Circuit de La Vallée aux collines ardéchoises - étape 2

Le Duzon, plus grand affluent du Doux (31km), prend sa source sur la commune de Boffres à 700 m d’altitude. Il est alimenté notamment par le Doiron et l’Ormèze. En amont, il coule au milieu des prairies de Fauche ou de pâtures et d’une rangée d’aulnes glutineux. En aval d’Alboussière, la vallée se rétrécit entre des versants abrupts, principalement boisés de chênes. En aval du pont de la Banne, la rivière s’écoule dans des gorges étroites et pittoresques.

Le Duzon est sûrement le diminutif de Doux, lui-même dérivé du latin deux, d’où l’ancien français doiz, dotz : la source accompagné du suffixe diminutif on. On disait autrefois La Duzon.

Le plus méridional des Côtes du Rhône septentrionales surgit d’un sol de dépôts
calcaires, argilo-calcaires et granitiques. L’essentiel du vignoble s’étend sur des pentes douces, autour d’un éperon calcaire à l’influence bénéfique, la colline de Crussol.
Coteaux, terrasses et pieds de coteaux y créent un relief rare, au climat exceptionnel… on ne connaît pas de terroir plus favorable à l’épanouissement d’un blanc à la signature unique.

La juxtaposition de formations géologiques de différentes natures et d’âges très variés est à l’origine d’une extraordinaire géodiversité qui donne toute sa complexité au vignoble de St-Péray.

Au Primaire, il y a 300 millions d’années, se forment les granites du Massif central. Aujourd’hui, ils apportent à ce terroir sa pointe de silice, véritable touche d’originalité des Côtes du Rhône septentrionales.

Au Secondaire, l’océan alpin recouvre le sud-est de la France. La montagne de Crussol expose ses calcaires du Jurassique qui contribuent à l’apport en calcium du terroir de St-Péray.
Au Tertiaire, les dernières mers remontent la future vallée du Rhône et contournent la montagne de Crussol, devenue une île. Ces dépôts marins sont pour beaucoup dans la nature argilo-calcaire des sols.

Enfin, au Quaternaire, suite aux glaciations, les fines particules emportées par les vents viennent se déposer ça et là pour former les placages de loess. Comme pour augmenter la diversité, le Rhône dépose des alluvions de toute nature en provenance des Alpes.

Ainsi, tour à tour, magma, mers, glaciations et fleuve ont marqué ce territoire d’exception.

En somme, les quatre ères géologiques se sont associées, comme pour apporter chacune son originalité et donnant à ce terroir de St-Péray son caractère absolument unique.

Vous vous trouvez face à un ancien Domaine viticole ( le Domaine Daronnat ) qui est aujourd'hui transformé en chambres d'hôtes ( Coeur de Vignes ).

En 1826, le vigneron saint-pérollais Louis-Alexandre Faure développe un vin mousseux. Si bien qu’en 1829, le premier bouchon de Saint-Peray pétillant saute au pied du château de Crussol.
Au XIXème, le Saint-Peray est à l’apogée de sa popularité. L’Europe entière se délecte de ce blanc, notamment dans sa version pétillante, qui accompagne les repas des plus grands monarques, des tsars de Russie à la reine Victoria. Il inspire aussi les plus grands créateurs. Richard Wagner aurait composé Parsifal en s’imprégnant de Saint-Peray, tandis que Lamartine, Daudet, Maupassant, Baudelaire le citent dans leurs écrits. Jusqu’au pape Pie VII qui en vante les mérites. À la fin de ce siècle, la crise du phylloxera attaque les vignes françaises. Le Saint-Peray n’y échappe pas… … jusqu’à la consécration Mais, grâce à sa notoriété, Saint-Peray reprend son souffle pour aborder le XXème siècle avec vigueur et un désir certain de reconnaissance : le 8 décembre 1936, il devient l'une des 9 premières Appellation d’Origine Contrôlée. Consacré Cru des A.O.C. Côtes du Rhône, Saint-Peray continue de perpétuer avec dynamisme un héritage au goût unique. Aujourd'hui, la production de blancs tranquilles à pris le pas sur la production du pétillant. Vous passez devant le Domaine Chaboud, qui est un des deux Domaines Saint-Pérollais à perpétuer la tradition du Saint-Péray effervescent sur la commune, comme le Domaine Rémy Nodin ou encore le Domaine Voge à Cornas. Au total, ils sont, en 2020, 7 producteurs de Saint-Péray méthode traditionnelle.

Contraction du latin Sanctus Petrus Ay, signifie Saint-Pierre. La terminaison pourrait signifier aïgo, ou aide ou contraction d’Atiacum, elle désigne l’appartenance au domaine de la famille Atius. Pendant la révolution, la commune fut rebaptisée Péray Vin blanc. Dans la seconde moitié du 19ème siècle, le village connu la prospérité et une certaine aisance bourgeoise avec la commercialisation du vin méthode champenoise. La rue de la république, ancienne Grand’rue, était la rue commerçante par excellence. Elle était empruntée par la voie du petit train à vapeur Valence/Saint-Péray/Vernoux. Sur la place du marché, aujourd’hui place de l’Hôtel de ville, se côtoyaient hôtels, restaurants, et de nombreux cafés. Les marchés étaient fréquents, ils étaient aussi l’occasion de se rencontrer et de flâner. On se souvient du tonnelier, métier florissant dans le village, du bourrelier, mais aussi du charron, de la matelassière, de la repasseuse, du patéro, de l’étameur ou du maréchal-ferrant.